affiche de l'activité du 14 juin



Résumé  de la conférence du jeudi 14 novembre


Henri-Charles Tauxe - Bernard Fasel

L'écoute pour se libérer de l'exclusion


Deux parties pour un même sujet, deux intervenants sur la même longueur d'onde, deux types d'actions pour un même objectif. Tels sont les points marquants d'une soirée dont l'intensité et l'émotions se sont mêlées à la convivialité et à l'échange.

La soirée a été marquée par plusieurs points forts. Henri-Charles Tauxe s'est penché plus particulièrement sur l'histoire de l'écoute. Au fur et à mesure qu'il avançait dans ses propos, quelques éléments importants ont été distillés à la trentaine de personnes présentes. Ainsi, alors que l'absence d'écoute est la forme la plus dramatique de l'exclusion, peu de gens sont capable d'empathie, soit d'ouverture vers l'écoute des autres.

L'empathie permet de remettre les réalités en place. Mais elle doit être exempte d'auto-jugement (c'est la pire des situations), si on veut rechercher ce qu'est réellement quelqu'un.

Il y a quelques mois maintenant, Henri-Charles Tauxe, psychanaliste depuis plus de 20 ans, a ouvert un atelier d'écoute à Vevey, a l'intention des personnes qui ressentent la nécessité de parler. Il peut être atteint au 021 922 84 75, le matin.

Bernard Fasel situe son action dans un toute autre environnement. Responsable pédagogique à la Fondation Sandoz au Locle, il soutient la formation et le développement de jeunes adolescents et de jeunes adultes. Ceux-ci sont placés à la Fondation lorsqu'ils sont dans l'incapacité de gérer un problème grave ou lorsque la relation avec la famille set interrompue. Il s'agit d'un placement décidé par l'autorité (service des mineurs ou juge pénal). L'écoute devient indispensable dans la mesure où il est important que les jeunes ne soient pas exclus, ce qui peut arriver très rapidement.

Pour obtenir un travail de qualité, il est important d'éveiller l'intérêt des jeunes. Ce constat a amené la Fondation à proposer aux jeunes de mettre par écrit leurs expériences. Huit d'entre eux se sont livrés, avec pour résultat un livre remarquable, qui a été leur forme d'expression pour transmettre leur message. Un message pas toujours facile à faire passer, puisque deux autres jeunes ont vu leur participation s'arrêter, leur famille ayant refusé la publication des textes.

Dans son travail, Bernard Fasel souligne l'importance de toujours croire ce que l'interlocuteur dit. C'est à ce dernier de faire le pas pour se demander ce que l'autre a pu ressentir. Là dessus, lorsque le jeune est là et que la discussion s'installe, les théories sont oubliées.

Conclusions

Dans l'écoute de l'autre, ce qui reste finalement, c'est l'intérêt de l'autre, le respect. Il n'est pas nécessaire d'être spécialiste, tout en sachant qu'il est difficile d'écouter l'autre lorsque ce dernier est dans de grosses difficultés.

Les points importants de l'écoute:



 


 

Extraits de notre dernier livre:

 Souffrance et Plénitude - Voir autrement



Extrait de Jean-Pierre Nussbaum

La direction de l'institution voulait de moins en moins reconnaître le travail de prévention et d'information. Seule une prise en charge financière était reconnue comme un vrai travail, l'être humain pouvant rester dans sa souffrance sans être entendu par l'assistant social. Progressivement et insidieusement, les chefs hiérarchiques se multiplièrent au détriment des postes de base. De plus, les contrôles administratifs visaient à démotiver les travailleurs sociaux, au détriment d'un travail de fond, d'écoute et de qualité.
Tout ceci ne pouvait il pas que provoquer une crise du militantisme?

(?)

- De toute façon, ça sert à rien d'aller voter. Ils font ce qu'ils veulent!

- Que ce soit de gauche ou de droite, c'est tout du même!

Mais s'est on posé la question de savoir qui allait s'occuper des biens communaux, cantonaux ou fédéraux, si chacun avait ce même raisonnement?

Par ailleurs, dans une société pleine de discrimination, serait ce vraiment les plus faibles qui pourraient se défendre, sans être entendus, et en dehors de toute structure institutionnelle?

Notre assistant atypique était en outre découragé d'appliquer des lois auxquelles il ne pouvait adhérer. Toutes ces lois avaient le même point commun: elles défendaient l'argent avant la personne. Raison pour laquelle il décida de s'investir dans le rang de ses camarades socialistes, pendant bien des années, jusqu'au jour où sa santé le fit renoncer.

Je dédie ces lignes à toutes celles et ceux qui souffrent d'injustices.

(?)

Ayant - jour après jour - d'autres priorités vitales, il y a bien quelques mois que j'ai perdu tout sentiment négatif à l'égard des personnes qui me blessent de quelque manière que ce soit. Cadeau: si c'était une forme de sagesse!?! Dès lors, je peux continuer à affirmer être un homme heureux. Beaucoup d'entre nous, qui passent par la souffrance, qui la traversent ou l'ont traversée, ont pu constater que celle-ci pouvait conduire à une plus grande disponibilité: la prière prend plus de place, soit pour remercier, soit pour demander l'aide nécessaire dans ces moments là. Ce qui peut conduire à une certaine plénitude.

(?)

Mon souhait a été de faire savoir que, grâce à Dieu et à nos anges gardiens, équipés de leurs petits bidons et pinceaux, celui qui souffre peut rester maître de sa destinée, et non victime.

Avec ce texte, aurais je posé quelques petits galets colorés sur le chemin de la souffrance afin de l'adoucir? Si c'est le cas - ne serait ce que pour une personne - je peux en être satisfait. Je le serais encore plus si ce texte pouvait apporter aux biens portants une méditation à poursuivre, et surtout une nouvelle image de ceux atteints dans leur santé.

 

 

Extrait de Michel Fatio :

Nous qui prétendons avoir accédé à un niveau de conscience exceptionnel, qu'avons nous réalisé en vérité? Un monde dément de boutiquiers, d'affairistes, prostrés devant le Dieu actuel: l'argent!
Peut on quantifier, valoriser le prix de l'amour? Pour de l'argent, des parents vendent ou louent leurs enfants dans les pays pauvres. Ne les critiquons pas trop vite: ils n'ont pas de quoi vivre! Des garçons et des filles se prostituent pour les mêmes raisons, offrent ?de l'amour? en échange de billets de banque. Des gens tuent pour de l'argent. Évidemment, nous savons tous cela!

Ouvrons alors nos yeux et regardons le monde que nous avons créé: un monde d'amour, ou un monde corrompu? Il n'est peut être pas encore trop tard pour chercher à nous dés endoctriner des fausses valeurs inculquées par nos politiciens et économistes déshumanisés. Réaccordons le prix essentiel à l'être humain, au respect de la vie, et méfions nous de tous les discours intégristes quels qu'ils soient, aussi bien religieux qu'économiques!

(?)

Revenons en à ce proverbe? Qui veut peut!?. C'est en fait exactement le contraire qui est exact: ?Qui peut veut?! Si vous ne disposez pas de l'énergie nerveuse ou physique nécessaire pour pouvoir exercer telle ou telle activité, vous aurez beau vous y acharner, peine perdue, vous n'y réussirez pas. Essayez seulement de convaincre un dépressif qu'il n'y a qu'à recourir à la volonté afin de remédier à sa situation, c'est déjà ce qu'il essaie de faire à longueur de journée.

Tout le monde étant convaincu du bien fondé de ce fallacieux proverbe, répété année après année, cela aboutit finalement à aggraver la culpabilité de la personne qui s'angoisse encore plus de ne pas arriver à ?vouloir? et qui voit inéluctablement empirer son état. En disant cela, je ne ?joue? pas au ?psy?. Je me base tout simplement sur des témoignages multiples et également sur des conclusions auxquelles j'ai abouti personnellement.

La véritable volonté est comme l'élégance, invisible. Si vous la recherchez, c'est déjà que vous en manquez, démontrait Pierre Daco (Les prodigieuses victoires de la psychologie moderne). Si vous êtes bien dans votre peau, en harmonie avec vous même, les autres et votre environnement, vous disposez automatiquement de la volonté, de la force nécessaire pour affronter la vie naturellement, sans devoir serrer les dents et les poings.

(?)

Il semblerait donc bien que la principale raison du traumatisme de la naissance demeure le regret de l'endroit où nous nous trouvions avant d'en être expulsés par une force mystérieuse. Dès l'instant où nous sommes débarqués ici bas, nous devenons des éléments appartenant à une famille, puis à une société qui ne va cesser de chercher à nous inculquer des automatismes, et pas uniquement des automatismes culturels - ?Dis bonjour à la dame! Dis merci au Monsieur!? - certes indispensables à la vie en société, et qui deviendront plus tard des automatismes de productivité (apprentissage d'un métier, etc.). Mais avant tout, ce qui est très grave, l'on nous aura créé des automatismes de pensée.

 

 
 

Le regard de Serge Zanoli, assistant social à Vevey

C'est vrai qu'ils savent se cacher, les gens de la misère. On les aide d'ailleurs à se cacher. En Suisse, nous sommes encore pudiques. La pauvreté et la misère ne s'affichent guère au grand jour. Faut il donc conclure qu'aujourd'hui, dans notre société moderne, ultra libérale, nous devons admettre du ?déchet de société?, un pourcentage de gens inaptes à servir le système?
(?)

Dans nos ateliers, nous recevons un nombre croissant de personnes qui ont toutes ceci en commun: elles sont sans emploi, pour de multiples et diverses raisons, le chômage de longue durée, le handicap physique, la maladie psychique, les marginalisations de divers types, l'attente de l'asile politique, etc.? Des hommes, des femmes, de tout âge (de 18 à plus de huitante ans), de toute culture, de toute origine, avec des histoires très diverses.

J'ai été ainsi, de manière directe, témoin de très nombreuses ruptures sociales, mais aussi de très nombreuses renaissances sociales et personnelles. Nos groupes, qui se recomposent à chacune de nos ouvertures, offrent réellement la possibilité de trouver peu à peu une identité. Entre autre, par les activités que nous offrons.

 
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Extrait du livre d'or papier de l'association



 


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